Salvia officinalis
La Sauge, ou encore herbe sacrée, thé d’Europe ou thé de Grèce, son nom latin salvia vient de salvare “guérir”. Chez les Gaulois, comme chez tous les peuples anciens, elle était considérée comme une plante merveilleuse, capable de guérir toutes les maladies.
Description : sous-arbrisseau aromatique touffu, très ramifié de 50 à 80 cm, à tige quadrangulaire. Les rameaux dressés portent des feuilles opposées, allongées, d’un vert grisâtre, feutrées de poils blancs. Elle pousse dans les lieux secs et arides, dans tout le midi. Elle est très cultivée et souvent naturalisée. Une dizaine de sauges sont indigènes en Europe, par exemple la Sauge des prés, Salvia pratensis (non aromatique). Il existe une autre sauge médicinale méditerranéenne que l’on rencontre par chez nous : la Sauge sclarée, Salvia sclarea.
Tradition : les druides l’utilisaient contre les fièvres, la toux, les rhumatismes, contre la paralysie et l’épilepsie et pour favoriser à la fois la conception et l’accouchement. Les femmes égyptiennes avaient l’habitude de boire du jus de sauge pour accroitre leur fertilité, régulariser leurs cycles menstruels et faciliter leurs grossesses. Les Grecs appréciaient ses propriétés digestives et antiseptiques. Les Romains et les Arabes l’employaient communément comme tonique et en compresse contre les morsures de serpent. Elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne. Herbe royale, elle se répand dans toute l’Europe du nord et de l’est grâce aux Bénédictins qui la cultivent dans les jardins des monastères. “Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin”, selon l’école de Salerne…
Vertus : tonique générale extraordinaire mais aussi calmante ; tonique digestive ; oestrogen-like sur tous les troubles de la ménopause ; anti-inflammatoire locale, antiseptique, antivirale, antalgique, cicatrisant. Elle s’utilise en tisane, en macération huileuse ou alcoolique, en lotion fortifiante pour les cheveux… L’huile essentielle extraite de la sauge officinale par distillation est neurologique. La sauge est contre-indiquée pendant la grossesse (sauf à terme), l’allaitement, encas d’hyperoestrogénie ou d’antécédents de cancers hormone-dépendants.
Autres utilisations : c’est un aromate dont le goût puissant se marie bien avec les viandes, le poisson comme le thon, mais aussi avec des pommes de terre et autres féculents. Elle servait à parfumer la cervoise romaine puis les bières et encore certains vins de nos jours. Au jardin, il existe plusieurs variétés horticoles aux feuillages rouge sombre, bicolore vert fluorescent-jaune ou blanc vert-rose. Au potager, elle éloigne les insectes et plus particulièrement la piéride du chou.
Sources :
Luu C. & Fournier A, 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Terre vivante, 2020
Le petit Larousse des plantes qui guérissent, Larousse, 2016
Vous pourrez retrouver la Sauge dans : le baume réparateur