Pinus sylvestris
Du grec pinos “pin sauvage”, ou du celtique pin/pen “montagne”, “rocher” ; du latin sylva “forêt”. Le Pin compte une centaine d’espèces, dont beaucoup fournissent des huiles essentielles.
Description du Pin sylvestre
Arbre résineux, de 20 à 40m de haut, à cime pyramidale, puis plate et étalée en fin de croissance. Il peut vivre en moyenne 150 à 200 ans, et exceptionnellement plus de 700 ans ! Son écorce est rougeâtre, crevassée et rugueuse. Le tronc peut être droit mais aussi très tourmenté s’il est sur terrain calcaire ou dans une région ventée. Les aiguilles sont vert glauque et courtes (4-8cm), raides et engainées par 2. Le pollen est si abondant qu’il se répand parfois au loin, porté par les vents, comme des “pluies de soufre”.
Histoire et tradition
Les Celtes l’associaient au soleil qui éclaircit l’obscurité de l’hiver, symbolisant la vie éternelle. En Europe de l’Est, il était considéré comme un arbre protecteur contre la magie noire et les ensorcellements. Chez les Grecs de l’Antiquité, la résine permet de lutter contre les affections respiratoires. Il est toujours de mise en Grèce de faire infuser des pommes de pin dans les cuvées pour conserver le vin grâce à la résine. Ce cône est aussi symbole de la cyclicité du rythme vie/mort à l’infini par la spirale d’insertion des écailles. La médecine arabe leur confère un rôle d’aphrodisiaque masculin, repris au 16e siècle : le pin est préconisé comme excitant et reconstituant testiculaire, d’où son rôle en cas d’impuissance. Au 18e, son produit de distillation, la térébenthine, s’utilise comme emplâtre résolutif, traumatique et diurétique. Un siècle plus tard, l’abbé Kneipp se dit favorable à la consommation de résine de pin fraîche durant des promenades en forêt ; aujourd’hui il est question de sylvothérapie.
En période hivernale, on donnait également aux enfants de la sève de pin sous forme de petites boulettes en prévention des maladies ou lors des convalescences.
Vertus et propriétés
Les bourgeons sont utilisés pour toutes les affections du système respiratoire. Les aiguilles sont antiseptiques pour les poumons. La résine et la térébenthine sont utiles pour les affections du système urinaire, les rhumatismes, la goutte. L’huile essentielle de Pin sylvestre (distillation des aiguilles) peut être utilisée en diffusion atmosphérique, en inhalation, en bain massage ou par voie orale comme tonique stimulante, antiseptique, antifongique, pour les bronchites, sinusite, etc.
Autres utilisations
Les pignons sont alimentaires et très nutritifs. Le bois sert à la fabrication de charpente et de bateaux, et en menuiserie. La résine est employée tant dans la savonnerie que dans la parfumerie. L’hydrolat à de multiples vertus psycho-émotionnelles, il peut être ajouté dans le thé vert ou dans les infusions comme stimulant métabolique. Les extrémités des jeunes pousses se mangent en salade, en petit morceaux.
En aromathérapie; l’huile essentielle de Pin sylvestre est un tonique nerveux puissant que vous retrouverez dans : le savon Robine
Idée de recette : La tisane de Pin syvestre
Une tisane tonique stimulante, antiseptique, antifongique, pour les bronchites, sinusite, et les voies respiratoires. Une odeur de forêt de résineux au goût frais.
Profitez d’une balade en forêt pour cueillir quelques branches de pin. Choisissez un arbre qui vous attire et les plus belles branches, aux rameaux jeunes, desquels vous prélèverez les extrémités. N’oubliez pas de remercier votre ami pour cette cueillette ! De retour chez vous, vous pouvez suspendre les branches à l’abri de la lumière et de l’humidité pour les conserver.
Pour réaliser votre infusion, commencer amener de l’eau à ébullition puis coupez le feu et laissez refroidir pendant quelques dizaines de secondes. Ajoutez alors le pin, en feuilles ou en rameaux complet et couvrez. La quantité dépend de vos envies, mais vous pouvez commencer par un rameau de la taille de votre majeur pour une tasse. Laissez infuser une dizaine de minutes, filtrez et servez.
N’oubliez pas de savourer le doux parfum de la résine qui embaume votre tasse. A déguster sans modération !
Sources :
Luu C. & Fournier A, 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Terre vivante, 2020
Le petit Larousse des plantes qui guérissent, Larousse, 2016
Séverine Perron & Laura Wencker, Alchimie végétale, Hoëbeke, 2019